Madame Dufresne

Madame Dufresne n’aime pas ses voisins, qui le lui rendent bien. Elle est arrivée dans le quartier en 1993. Son mari n’était pas souvent à la maison, et on la voyait toujours se promener avec les petits dans la campagne environnante. Les gens ont d’abord été curieux. On avait tellement parlé d’eux, de la Jaguar de Monsieur et des tenues de Madame, on avait fait tant de suppositions dans les rencontres de pas de porte et de supermarché que Madame Crets, qui se vantait d’être pragmatique, avait décidé d’en avoir le coeur net. Elle avait donc préparé un gros gâteau et était allée se présenter.
Lire la suite

Les Jeux du cirque

Toutes les têtes attendent qu’on veuille bien les shooter. Ça prend un peu de temps, alors on voit les yeux qui regardent à gauche et à droite, savoir qui sont les compagnons d’infortune comme on dit. La mobilité de la tête elle-même étant nulle, les yeux roulent avec effort, se fixent à gauche, se fixent à droite, mais non… Impossible de distinguer autre chose qu’un profil flou, les têtes sont trop bien alignées côte à côte. Et ça commence ! on entend un bruit sourd, celui du coup de pied contre l’arrière du crâne. D’habitude les têtes se mettent très rapidement à saigner du nez, ce qui est un des inconvénients du jeu. Mais un joueur expérimenté et talentueux saura éviter les taches. C’est en cela qu’ils se distinguent et c’est ainsi qu’ils acquièrent leur réputation.
Lire la suite

Très brièvement, une impression inspirée des votations

Une rue marchande, un soir d’hiver. Senteurs délicieuses de cannelle et vin chaud. Abdullah vend des loukoums. « Les délicieux Loukoums ! un loukoum pour la route » Les gens lui achètent ses loukoums, parfois des Baklava. A côté de la cabane d’Abdullah, la cantine à vin blanc. Sylvie, en petit tablier à frou-frou sert les clients avec dextérité. De temps en temps elle confie à son cousin Emmanuel qui est venu l’aider. « T’as vu le bordel qu’ils font, avec leurs machins ? » Des enveloppes de papier glissent, traînées par le vent, de la cabane d’Abdullah à la hutte de Sylvie.
Lire la suite

Deux histoires: Une Voix en 2090 & Les Membres

UNE VOIX EN 2090

LE VIEIL HOMME
J’avais alors 12 ans... C’était
l’année... 2008 ou 2009, je ne me
rappelle pas exactement...

EXT. UN PARC -JOUR
Un enfant monte et descend sur un toboggan. On le voit, lors
de sa deuxième ascension de l’échelle, s’arrêter au sommet,
le regard fixe.
Lire la suite


LES MEMBRES
Ce qu’on fait c’est parce qu’on peut. Pourquoi est-ce que je pense à ça.
Merde.
Il rembobine sa queue. Se redit qu’il aurait pas dû prendre la R632… C’est finalement trop massif comme format, pas assez maniable… C’est ça, pas assez maniable.
On peut pas grand-chose en fait…
Mais bon, une R632 ça change pas grand-chose avec ce genre de femme.
Quand même, en terme de confort, moi je préférais de loin la R403. C’est une ancienne génération, ok, des fois elle se décroche, ça c’est vraiment chiant.
Mais plus maniable. Elle fait plus partie de toi, d’une certaine façon. Même si elle se décroche.
Pas la R632.
Lire la suite

Du 9 au 14 novembre, je participe chaque jour à des séances d'écriture en direct à la FNAC, à Fribourg.
Dédicaces le 12 novembre à 17h et le 14 novembre à 14h.
PROGRAMME

El Toro

On l’appelle El Toro et tandis qu’il la besogne, elle se dit que les surnoms sont souvent usurpés. Elle voit par la porte-fenêtre le petit chat qui gambade et fait des bonds et elle sourit, se disant que la nature est merveilleuse et que l’été est une saison délicieuse. Elle pense au pamplemousse qu’elle va manger tout à l’heure, elle contemple dehors la propriété qui bourdonne et vibre du vol des insectes. Elle est presque heureuse ; oubliant El Toro, elle voit par la porte-fenêtre l’été jaune qui s’étale. Le petit chat cependant se rapproche… Elle s’aperçoit que c’est une minuscule souris qui le fait ainsi bondir et gambader.
Lire la suite



Lecture à Sion le 3 octobre...
PROGRAMME