Le pays dont on vient, c’est comme la famille. On ne l’a pas choisi. Il arrive qu’il nous fasse honte, mais c’est comme ta mère : il n’y a que toi qui peux critiquer. On y a reçu nos premières leçons, les choses à dire et celles à taire ; quand rire et quoi faire. Il a fixé les premières habitudes, la raclette avec les cornichons, l’avis du Conseil fédéral avec les votations... D’accord ou pas, on est imprégné. C’est ce bagage-là qu’on promène dans le monde ; c’est avec lui qu’on compare, c’est avec lui qu’on comprend. Le pays dont on vient, c’est comme la famille : on commence par en faire partie ; il finit par faire partie de nous.
Paru dans le livret "SRF ist...", sous la section "Identitätstiftend", Schweizer Radio und Fernsehen, 2015.