Gilles a 8 ans et il se promène avec ses parents.
Gilles est amoureux de Marion, mais aujourd’hui ce n’est pas la question. Aujourd’hui est un dimanche, et Gilles ne voit pas Marion, les dimanches. Les dimanches, la famille de Gilles se promène. Ils marchent dans les rues de la ville. Les parents devant, Gilles et sa sœur derrière, un peu éloignés. Ils ne se parlent pas. La grande sœur se regarde dans les vitrines et s’arrête devant les magasins d’habits. Gilles, lui, rêvasse en regardant les nuages. Il pense à Marion. Parfois il ne pense à rien.
Ce qu’il aime par-dessus tout, c’est Marion et les nuages. Marion parce qu’elle est jolie comme un sucre et puis parce qu’elle est maligne. Et les nuages, parce que quand il les regarde, le temps arrête de couler. Les yeux dans le ciel, Gilles est très loin, comme s’il flottait. Il se sent léger. Souvent il pense aux galaxies, aux étoiles, aux planètes. Souvent aussi, il ne pense pas.
Ce dimanche-là comme presque tous les dimanche, la famille de Gilles descend le grand boulevard qui va les amener à la rivière. Là-bas, ils vont manger une glace et peut-être que les parents de Gilles vont se disputer. Ce n’est pas encore sûr ; ils sont assez calmes aujourd’hui.
Mais ce jour-là, sur le boulevard qui descend jusqu’à la rivière, les parents s’arrêtent et se retournent sur le passage d’un vieil homme. La maman de Gilles a plissé son nez, son père écarquille les yeux. Le vieillard continue sa route et croise les enfants. Ceux-ci continuent de marcher, quelques pas, mais finalement ils s’arrêtent et se retournent eux aussi. C’est cette odeur abominable qui suit le vieil homme qui a arrêté la famille sur son passage.
Le pantalon du vieil homme est couvert de merde.
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